Benoît Géhanne est né en 1973. Benoît Géhanne travaille à partir de son environnement. Nourri par les artistes de l’art concret, il explore l’art comme geste d’habitation de l’espace. Il entretient une affinité avec l’image photographique grâce à laquelle il met à distance un réel qui renvoie à nos identités et à nos habitudes de vie, notamment les objets techniques et les architecture. Il le fragmente pour l’intégrer à des créations – peinture, dessin, sculpture ou installation – dans lesquelles domine son intérêt pour la forme et où l’acte de voir est directement lié à l’appropriation et à l’identification. Il reçoit en 2013 le prix international de peinture « Novembre à Vitry ». Il est également co-fondateur du collectif de commissariat d’exposition kurt-forever.
Lauréat du troisième GRACE (groupe de recherches artistiques et culturelles sur l’Espace) en 2020, Benoît Géhanne a travaillé pendant un an avec l’auteur Éric Pessan et la géographe Isabelle Sourbès-Verger sur les archives de la construction du Centre spatial de Toulouse. Le programme triennal du GRACE a d’abord réuni sur le sujet de la base spatiale d’Hammaguir l’auteur Michel Beretti, l’historien de sciences Jérôme Lamy et l’artiste Élise Parré puis l’auteur Bernard Chambaz, le plasticien Bertrand Dezoteux et l’historien David Redon pour travailler sur la construction du Centre spatial guyanais. Ce programme a eu pour ambition d’aborder l’histoire spatiale française au travers de ces infrastructures terrestres et des archives. En associant littérature, arts visuels et sciences humaines et sociales, chaque groupe a développé son propre système d’interprétation de la documentation pour déjouer les pièces de la fascination.
Benoît Géhanne, Pionniers, point fixe et décentralisation dans l’exposition Dépaysement © CNES/P.Gamot
Dans le cadre de ce programme, Benoît Géhanne a réalisé un ensemble d’œuvres dont une partie a rejoint la collection d’art contemporain de l’Observatoire de l’Espace du Cnes déposées aux Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse. L’artiste a donné dans ses créations une place essentielle à l’archive : des plans de construction, parfois abandonnés, de ce grand complexe construit sur le site de Toulouse-Lespinet aux archives de la décentralisation, grand plan de réaménagement du territoire français dans lequel s’inscrit la construction du Centre spatial de Toulouse dans les années 1960. Les archives trouvent ainsi leur place tant dans le dessin avec les œuvres
Pionniers, point fixe et décentralisation et
Echelle des fantasmes que dans la sculpture (
Constellation, fuselage et parking) ou la vidéo (
Parade). Fidèle à son approche formelle du motif et à son travail sur l’architecture il transforme en motifs abstrait la façade du bâtiment de direction du CST dans
Constellation, gabarit et fait dialoguer photographie et dessine dans Répertoire qui rend hommage au supposé premier bâtiment construit sur le complexe.
Benoît Géhanne, Constellation, fuselage et parking dans l’exposition Dépaysement © CNES/P.Gamot
Le travail de recherche de Benoît Géhanne, Éric Pessan et Isabelle Sourbès-Verger a donné lieu à la publication de l’ouvrage Le Centre spatial de Toulouse. Traversée culturelle dans les archives de l’Espace 3 [https://cnesobservatoire-leseditions.fr/revue/67] aux éditions de l’Observatoire de l’Espace du Cnes en 2022. Les œuvres de Benoît Géhanne ont également été présentée, accompagnée par des textes lus d’Éric Pessan dans l’exposition Dépaysement [https://cnes-observatoire.fr/ode-dossiers-expositions/2022_dossiers-nuit-blanche-2022/nuit-blanche-2022_depaysement.html] produite par l’Observatoire de l’Espace du Cnes pour la Nuit Blanche 2022.
Benoît Géhanne, Répertoire dans l’exposition Dépaysement © CNES/P.Gamot
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