Etienne Klein est philosophe des sciences, directeur de recherches au CEA où il dirige le Laboratoire de Recherche sur les Sciences de la Matière (LARSIM), dans lequel sont étudiés les fondements de la physique, les relations physique-philosophie (notamment à propos de la question du temps) et les relations science-société. Il est membre de l’Académie des Technologies. Il a écrit une vingtaine d’ouvrages, dont un sur la vie et l’œuvre d’Albert Einstein (
Le Pays qu’habitait Albert Einstein, Actes sud, 2016).
La résidence en impesanteur d’Étienne Klein s’inscrit dans un projet de recherche intitulé « De la juste façon de dire l’impesanteur », inspiré par la figure d’Albert Einstein et son intuition des ressentis corporels de la chute libre. Ce projet de recherche consiste à mettre en rapport deux facettes d’Albert Einstein grâce à l’expérience de l’impesanteur. La première étape a consisté à éprouver pleinement la vérité empirique d’une chute libre : que ressent-on physiquement, musculairement, psychologiquement, en pareille circonstance ? Dans un second temps, Étienne Klein a tenté de
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Humanités spatiales, ce ressenti dans le langage le plus juste possible afin d’expliciter la signification de l’expression « ne pas sentir son propre poids », qui fut utilisée par Einstein dans la fameuse expérience de pensée qu’il fit à Berne en 1907. Il s’agira en somme de verbaliser – de baliser par le verbe – ce que le physicien avait entrevu grâce à une intelligence dont il dira plus tard qu’elle avait été de type purement « musculaire ».