Florian Métral est historien de l’art, postdoctorant à l’université de Fribourg. Ses recherches sont centrées autour de l’iconographie de la création du monde dans l’art et la culture de la Renaissance. Sa thèse de doctorat,
Les figures de la genèse : représenter la création du monde dans l’art italien de la Renaissance, soutenue en 2017, a été récompensée en 2020 par le Prix Monseigneur Marcel de l’Académie Française et le Prix Olga Fradiss. Florian Métral a été, entre 2010 et 2014, chargé d’études pour l’éducation artistique et culturelle à l’INHA et au Haut conseil de l’éducation artistique et culturelle, puis directeur de la programmation pour le Festival de l’histoire de l’art.
La résidence en impesanteur de l’Observatoire de l’Espace a été l’occasion pour Florian Métral d’approfondir son travail sur les modalités de représentation gravitationnelle des corps « divins », Dieu, anges et saints chrétiens, dans l’histoire visuelle. Il s’inscrit dans une réflexion sur la construction d’un imaginaire de la condition orbitale en s’intéressant à la manière dont les représentations artistiques alimentent cet imaginaire depuis le XVe siècle.
Pour mener à bien sa recherche, Florian Métral a observé en impesanteur les reproductions d’un corpus de représentations gravitationnelles de la Renaissance (Michel Ange, la
Création d’Adam, 1511-1512 et
le Jugement dernier, 1536-1541 ; Parmigiano,
l’Enlèvement de Ganymède, vers 1539 ; Cornelis van Haarlem,
la Chute des Titans, 1588-1590…). Selon
son analyse, publiée sur le blog académique Humanités spatiales, l’expérience de l’impesanteur a eu pour premier effet de bouleverser le postulat majeur de la théorie de l’art à la Renaissance qui veut qu’une œuvre se regarde d’un seul point statique, définie notamment par Leon Battista Alberti dans le
De Pictura/De la peinture (1435). En privant l’historien de l’art de ce repère, l’objet échappe au regard et amène un nouveau type d’observation qui a valorisé les autres sens.