Stéphanie Solinas crée une œuvre plurielle mêlant photographie, livre et installation, interrogeant l’acte de « voir » et la dynamique entre soi et l’autre dans un champ d’investigation qui s’étend du XIXe au XXIe siècle, intégrant la naissance de la photographie et l’intelligence artificielle. Diplômée de l’ENS Louis Lumière et docteure en Arts, elle a été pensionnaire de la Villa Médicis en 2017 et a remporté le prix Camera Clara en 2020 pour
Revenants. Elle a publié, entre autres,
Dominique Lambert (RVB Books, 2016) et
Le soleil ni la mort (delpire & co, 2022)..
L’artiste a été lauréate d’un appel à créations en impesanteur sur la question de l’extase. Dans son projet
Hors soi, elle explore la relation entre le corps et la perception, capturant les effets de l’impesanteur sur son processus créatif. À bord de l’Airbus zero-g, elle a mis en œuvre un dispositif qui arrachait son corps au geste du dessin à chaque parabole de 22 secondes d’impesanteur, créant des interruptions dans la forme qui symbolisent l’absence à soi propre à l’état d’extase. Cet instant de détachement est matérialisé par une gravure sur marbre, dont la matrice a été donnée par un dessin exécuté lors du vol. Cette œuvre, pensée pour être touchée, propose au spectateur une expérience corporelle de l'arrachement à soi.
Stéphanie Solinas a créé cette pièce dans le cadre du programme Avant-Poste de l’Observatoire de l’Espace du Cnes, qui soutient des artistes travaillant avec le milieu spatial. L’Observatoire de l’Espace a accompagné le déploiement technique de son projet dans le cadre d’une campagne scientifique de vol parabolique et a produit l’œuvre, désormais déposée aux Abattoirs, Frac – Musée Occitanie Toulouse. L'œuvre a été présentée pour la première fois lors de l’exposition
Avec l’Espace, vol. 3 en septembre 2024.
© CNES/H. Piraud
© CNES/H. Piraud