Dans cette exposition, la condition extra-terrestre ne retrace aucunement l’histoire du désir des humains de quitter la Terre pour l’Espace mais se concentre sur la façon de se situer et se penser dans le milieu extra-terrestre quand les humains agissent et pensent hors de la Terre. Reste que l’historicité de cette condition s’ancre dans la fabrication matérielle des moyens nécessaires à l’avènement de l’ère spatiale et ses développements scientifiques, techniques, économiques et politiques.
Ni surréelle, ni voie vers le transhumanisme ou le cosmisme, la condition extra-terrestre n’incarne pas une perspective pour la condition humaine. Elle n’est pas un état supplémentaire mais un état augmenté de la condition humaine. La condition extra-terrestre ne se pose pas comme discriminatoire au regard de la condition humaine. Tout un chacun peut s’y intéresser et peut y prétendre, la découvrir par la pensée, la connaissance ou l’expérience. Les artistes se font ici l’intercesseur de cet accès.
Que ce soit par l’approche historique de l'aventure spatiale, l’évolution des mentalités engendrées par l’interaction avec l’extra-terrestre ou encore par l’expérience phénoménologique de l’Espace, ces douze artistes français et belges se sont confrontés à cet état qui conjugue un milieu hors du sol terrestre et une attitude originale au regard de notre condition de terrien.
Le changement d’état d’esprit, le déplacement induit par le fait d’aborder la création au prisme de la condition extra-terrestre contraint
in fine la production des œuvres présentées dans cette exposition. Avec les œuvres de : Sylvie Bonnot, Amélie Bouvier, Raphaël Dallaporta, Arthur Desmoulin, Benoît Géhanne, Annabelle Guetatra, Élise Parré, Olivain Porry, Jeanne Susplugas, Smith, Stéphane Thidet, et Simon Zagari.
Plus de 2000 visiteurs se sont rendus dans cette exposition.
La condition extra-terrestre a été co-produite avec le Centre Wallonie-Bruxelles/Paris, dans le cadre du programme hors les murs de l’Observatoire de l’Espace du Cnes, voué à présenter au public le plus large les œuvres d’artistes en résidence, nouvellement produites ou issues de sa collection d’art contemporain.
Les médias en parlent« Une expérience artistique originale et plurielle pour penser notre condition au-delà du terrestre et envisager autrement le cosmos » – Télérama
« Un vrai coup de cœur ! » – FOMO Vox
Et aussi : Artistik Rezo, ArtsHebdoMédias, Arts in the City, AeroMorning.com, ArtDecoded, Cur8, Paris.fr, Slash Paris, TRAM

© Cnes/H. Piraud
Les œuvres de l’art extra-terrestre relèvent au premier chef de l’influence du milieu sur leur élaboration. Elles requièrent, pour une partie, l’usage de véhicules spatiaux : avion zero-g, ballons stratosphériques pour accéder à des périodes d’impesanteur, Station spatiale internationale ou encore dispositifs de réalité virtuelle qui simulent la vie dans l’Espace. Une deuxième catégorie concerne l’élaboration de protocoles spéculatifs pour aborder les concepts d’habitabilité dans des milieux extra-terrestres en prenant en compte les comportements des corps, des objets et des machines ainsi que les caractéristiques des lieux de l’Espace : véhicules spatiaux, milieu interplanétaire ou autres corps célestes. Enfin, la question du langage reste centrale dans le milieu extra-terrestre, qu’il s’agisse des propos recueillis sur Terre quand les humains ont tenté d’évoquer l’Espace ou prononcés
in situ pour décrire leur sentiment face au vide spatial. L’art extra-terrestre, en ouvrant la voie à une certaine liberté de penser, d’expérimenter et d’agir, s’avère capable de décaler chacun dans son rapport au monde.
Avec les œuvres d’Alain Bublex,
Patrick Corillon, Nicolas Darrot, Léo Fourdrinier, Clément Fourment, Michel Gouéry, Juliette Green, Hippolyte Hentgen,
Mary Sue, Rob Miles, Loïc Pantaly, Benoît Pype, Nathalie Talec, Stéphane Thidet et Victoire Thierrée.
Une partie des œuvres présentées dans cette exposition a ensuite rejoint la collection d’art contemporain de l’Observatoire de l'Espace du Cnes, déposée aux Abattoirs, Musée – FRAC Occitanie Toulouse.