L’artiste Eduardo Kac a rencontré pour la première fois le spationaute français Thomas Pesquet à l’occasion du Salon du Bourget en 2015, prémisse de cette aventure artistique singulière. C’est à Cologne, au Centre d’entraînement des astronautes européens, qu’ils ont élaboré ensemble la performance
Télescope Intérieur, œuvre spatiale destinée à devenir la première création artistique réalisée dans l’Espace l'Espace.
Le 17 novembre 2016, la mission Proxima décolle de la base spatiale de Baïkonour au Kazakhstan. Télescope intérieur est accomplie lors de cette mission, le 18 février 2017, à bord de la Station Spatiale internationale (ISS) et s’inscrit dans la volonté de l’Agence Spatiale Européenne d’allier innovations, recherches, sciences et techniques aux processus de création artistique.
m.o.i,
Moi sur terre et
Moi dans l’Espace,
Moi depuis l’Espace regardant la terre.
Moi au singulier,
Moi humanité. Trois lettres formant la poésie spatiale de
Télescope intérieur. Muni d’une paire de ciseaux et de deux feuilles de papier, Thomas Pesquet réalise le projet d’Eduardo Kac dans l'ISS. Le spationaute découpe l’une des feuilles pour en former un M, troue le centre de celle-ci de façon circulaire et y insère la seconde, roulée sur elle-même, pour constituer une lunette d’observation, en impesanteur.
Le réalisateur Virgile Novarina restitue le processus de création d’Eduardo Kac et l'éxécution du protocole par Thomas Pesquet dans le documentaire
Télescope intérieur, une œuvre spatiale d’Eduardo Kac. Journal artistique et témoignage d’une coopération scientifique et culturelle, le documentaire de Virgile Novarina est né de l'intérêt du réalisateur pour les travaux du plasticien et de la volonté de poser sur l’œuvre le regard d’un autre artiste
Le projet de
Télescope intérieur, qui s'inscrit dans le temps long, a donné lieu à la création d'œuvres satellites – photographies, outils littéraires, broderies, etc. – qui forment un ensemble cohérent, trame narrative et visuelle consubstantielle à ce poème en impesanteur. Exposés aux côtés du film de la performance, ils constituent le moyen premier de restitution au public du travail d'Eduardo Kac. Une première exposition dédiée à l’œuvre d’Eduardo Kac s’est tenue dans le cadre du
Festival Sidération 2017. L’une des salles d’expérimentation du festival a rassemblé différentes créations autour de
Télescope intérieur et le public était invité à dialoguer avec l’artiste sur le poème spatial. Parmi ces différentes créations, les
broderies Poésies Spatiales en fil de lin (2017), la série de photographies
Recherches au sol (2014) et
Performance pour un astronaute, une paire de ciseaux et deux feuilles de papier (2015) – chacune reprenant la conception d’Eduardo Kac d’une écriture adaptée aux outils et contraintes de l’Espace.
La réalisation de
Télescope intérieur a donné lieu à plusieurs publications, un livre d'artiste et une contribution à la revue de création
Espace(s). La Librairie Michèle Ignazy a présenté en 2016
Space Poetry, le roman graphique d’Eduardo Kac, et a accueilli une lecture performée de son manifeste éponyme. L’ouvrage, livre d’artiste risographié en couleur, éclaire sur les réflexions, les expérimentations et les processus de création de
Télescope Intérieur. Eduardo Kac est également présent dans le numéro 14 de la revue
Espace(s) «
L’Espace, lieu d’utopies », où est reproduite l’une de ses œuvres,
ISS #71904 (2017). Ce cahier de seize pages est composé d'un ensemble de dessins à l'encre argentique sur papier noir et reprend chaque étape de la performance
Télescope intérieur. Il est suivi d’une analyse du professeur de littérature moderne et contemporaine Hugues Marchal autour du thème « Télescope intérieur ou pourquoi un poème dans l’Espace » qui éclaire sur la polyvalence de significations apportées par l'impesanteur à l’œuvre. Outil d’observation ou être humain, « O » ou « M », l’objet flottant est ouvert aux interprétations subjectives de chacun. En 2022, l’Observatoire de l’Espace publie
Télescope intérieur dans sa collection « Les nouveaux récits de l’Espace ». Dans ce livre en tirage limité, le lecteur peut découvrir l’œuvre, le récit de sa création et un entretien explicitant les intentions de l’artiste.
De la conception de l’œuvre dans l’atelier d’Eduardo Kac à Chicago à la création de celle-ci en orbite par le spationaute Thomas Pesquet, Virgile Novarina retrace l’aventure du projet dans le documentaire
Télescope intérieur, une œuvre spatiale d’Eduardo Kac. Le spectateur est invité à découvrir, à travers les images et les différents échanges, l’ensemble des étapes permettant la concrétisation de ce voyage singulier dans l’ISS.
Parce que les conditions d'existence de
Télescope intérieur sont très particulières, joindre au projet artistique celui d’un documentaire contribue à en faciliter l'accès. Présent dans l’atelier de l’artiste au moment de ses réflexions et lors de ses déplacements, Virgile Novarina retrace les moments qui définissent l’œuvre d’Eduardo Kac entre rencontres, contraintes et organisation, tel un journal dans l’intimité de
Télescope intérieur et de l’artiste. Le spectateur a ainsi la possibilité d’assister aux premiers contacts entre le plasticien et Thomas Pesquet ainsi qu’à la présentation des modalités de construction de l'œuvre et au décollage de du spationaute.
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Télescope intérieur, une œuvre spatiale d’Eduardo Kac
Un film de Virgile Novarina Fr., 2017, 35 min, fichier numérique
Réalisation et montage : Virgile Novarina
Une production de L'Observatoire de l'Espace, le laboratoire culturel du Cnes
Avec le soutien de La Fondation Daniel et Nina Carasso
Édition dvd : [a.p.r.e.s production] et CNES
La Fondation Daniel et Nina Carasso est une fondation familiale créée début 2010, en mémoire du fondateur de Danone en France et aux États-Unis, et de son épouse. En soutenant des initiatives dans les domaines de l’alimentation durable et du rapport entre le citoyen et l’art, elle a pour objectif de concourir à l’épanouissement de l’être humain et à la préservation de notre environnement. L'œuvre
Télescope intérieur imaginée par l'artiste Eduardo Kac dans le cadre de sa résidence à l'Observatoire de l'Espace et réalisée, à bord de l'ISS, par le spationaute Thomas Pesquet au cours de la mission Proxima de l'ESA, bénéficie du soutien du programme Art-Citoyen : « Composer les savoirs pour mieux comprendre les enjeux du monde contemporain » de la Fondation Daniel et Nina Carasso.
Inner Telescope was conceived by Chicago-based artist Eduardo Kac and realized on the International Space Station (ISS) in collaboration with French astronaut Thomas Pesquet. Created to exist in Space only, this visionary artwork lays the foundation for a new form of art and poetry, freed from the constraints of gravity. It was produced by the Observatoire de l'Espace (Space Observatory), the cultural lab of the French Space Agency (CNES) with the support of the Daniel and Nina Carasso Foundation.
Eduardo Kac met Thomas Pesquet for the first time at the Paris Air Show in 2015, and they met again at the European Astronaut Training Center in Cologne . On November 17, 2016 Pesquet took off from the Baikonur Space Base, Kazakhstan, aboard the Proxima mission with fellow astronauts. On February 18, 2017 he realized
Inner Telescope on the ISS, as part of the European Space Agency’s desire to combine innovation, research, science, and technology with artistic creativity.
Made of materials available on the ISS,
Inner Telescope is a performance created for one astronaut in which s/he only uses two sheets of paper and a pair of scissors to create a paper sculpture. Floating in zero gravity, the sculpture has neither top nor bottom, neither front nor back. Viewed from a certain angle, one may read the French word “MOI” [“me” or “myself”], standing for the collective self, and evoking humanity; from another angle, one may see a human figure with its umbilical cord cut, representing a liberation from the limits of gravity.
“M. O. I.” Me on Earth and Me in Space; Me from Space looking down at the Earth. Me, singular; Me, humanity. With Pesquet’s performance, the sculpture Kac conceived becomes a kind of observation telescope through which one can look into oneself and at the same time look at humanity.
Inner Telescope was featured in an article
published in The New York Times, March 23, 2017.
Inner Telescope, a Space Artwork by Eduardo Kac, a film by Virgile Novarina
The film
Inner Telescope, a Space Artwork by Eduardo Kac documents Eduardo Kac’s creative process and Thomas Pesquet’s activation of the artistic protocol. With a duration of 35 minutes, the film follows the artist’s and astronaut’s journey on Earth and in Space. Viewer are invited to discover every step of this singular adventure.
Because the conditions of the making of
Inner Telescope are very particular, the documentary is an essential part of the performance, and is therefore fully part of the work. The film directed by Virgile Novarina takes us on an artistic and scientific journey from the conception of the work in Kac's studio in Chicago to its realization in space by Pesquet, 400 km away from Earth. Present in the artist’s studio during his reflections and on his travels, Novarina retraces the moments that define Kac’s work between his encounters with other people, the constraints he faced, like a diary of the making of
Inner Telescope. The viewer also has the opportunity to witness the first meetings between Kac and Pesquet, as well as the astronaut’s takeoff aboard the Proxima mission.
The documentary images are edited with shots taken on Earth and aboard the ISS, with interviews of the artist and performer, and with analyzes on the work by Gérard Azoulay, head of the Observatoire de l’Espace, and Hugues Marchal, professor of Modern Literature. A testimony to scientific and artistic collaboration, Novarina’s documentary was born from the director’s intention to look at Kac’s work from his own artist’s point of view.
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Inner Telescope, a Space Artwork by Eduardo Kac Year: 2017
Duration: 35’
Format: HDV Image format: 16/9
Directed by Virgile Novarina
Production: Observatoire de l’Espace du CNES
Available in DVD at a.p.r.e.s. éditions
With Eduardo Kac, Thomas Pesquet, Gérard Azoulay, Hugues Marchal and Thierry Duquesne. Directed by Virgile Novarina. A production of the Observatoire de l’Espace, the cultural lab of the French Space Agency (CNES), with the assistance of ESA and the support of the Daniel and Nina Carasso Foundation.
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