Visuel Sidération 2014

Festival Sidération 2014, Obsessions et fascinations


Vendredi 21 mars
Samedi 22 mars

Tout ce qui monte un jour
Une performance scénique de Claire Rengade

« Sur l’alibi d’une brève immersion auprès de ceux qui s’occupent des lanceurs, j’écris en empathie en détricotant mes obsessions : déplacement de vocabulaire, chute libre dans l’interprétation, personnification, et traduction subjective. Je n’écoute pas ce qu’on me dit, je le décale, je guette la moindre faille et c’est ma feuille de route, je suis moi-même une anomalie, et passée une fièvre de type Oulipo due à un déplacement de vocabulaire (sans gravité), j’expérimente une parole qui ne peut pas se passer de vous. Dans laquelle on s’entraîne à monter. »
Claire Rengade, à propos de Tout ce qui monte un jour

Claire Rengade a assisté en direct depuis une salle de visioconférence au lancement d’une fusée et rencontré les différents protagonistes de la mise en œuvre d’un programme spatial, dans le cadre d’une résidence de l’Observatoire de l’Espace. A partir de cette expérience, elle a proposé à Sidération une lecture performée.

Etre surveillé depuis l’Espace
Un récit scientifique de Thierry Rousselin

Décembre 1921. Les radios du monde entier reçoivent un message mystérieux, composé de trois mots indéchiffrables. Dans une station de Moscou, ce message plonge un ingénieur dans des rêveries extraterrestres, dans lesquelles apparaissent une reine, son prétendant, sa servante, et son père, qui dirige l’Etat totalitaire martien. Un beau jour, la reine réussit à déjouer les ordres de son père et à regarder la Terre à travers un télescope. Elle y découvre un humain, dont elle tombe amoureuse.

Ce film de science-fiction soviétique des années 1920 a inspiré à Thierry Rousselin une réflexion sur les technologies de surveillance et les angoisses qu’elles suscitent lorsque chacun a l’obsession de se sentir observé depuis l’Espace.

Thierry Rousselin



Vocabulaire spatial
Une improvisation musicale de Laborintus. Avec Hélène Breschand et Sylvain Kassap.

Ambiancer – Ouf – A tire-larigot – Charivari – Tohu-bohu – Timbré – Hurluberlu – Zigzag – Enlivrer – Fariboles

L’Observatoire de l’Espace a invité l’ensemble Laborintus à mettre en musique les dix mots de la Semaine de la langue française et de la francophonie. Ces mots ont au préalable été plongés dans le contexte spatial, grâce à des textes et une iconographie explicative, qui sont présentés dans la revue Espace(s) n°10.

Le tohu-bohu, par exemple, est devenu « ce qui précède l’existence de l’Univers. Mais comment percer ce mystère des origines ? Malgré la progression des connaissances sur l’histoire du cosmos et la formation de notre univers, force est de constater que les programmes spatiaux les plus sophistiqués n’ont pas encore apporté toutes les réponses aux questions que l’on se pose. »

Fractal
Une performance scénique de Clément Thirion

« Les fractales sont des objets dont la structure de base se répète à l’infini à différentes échelles, comme un chou-fleur par exemple. Théoriquement, si vous zoomez à l’infini dans un chou-fleur, vous verrez toujours un tronc qui se divise en plusieurs troncs qui se divisent en plusieurs troncs…

Imaginons que l’univers est un chou-fleur et que nous sommes situés sur une branche « au milieu » du chou-fleur. En regardant notre univers à une grande échelle, nous verrions un chou-fleur. En regardant notre univers à l’échelle microscopique, nous verrions également un chou-fleur ! »

Partant de cette vision fantaisiste de l’univers, Clément Thirion a posé avec Fractal un postulat tout aussi fantaisiste : dans cet univers-chou-fleur, si nous étions amenés à rencontrer des extraterrestres, nous ne rencontrerions que… nous-mêmes. Clément Thirion a proposé au public d’explorer avec lui les pistes qu’il a construites durant trois semaines de recherche et de documentation avec l’Observatoire de l’Espace.

Vision verticale
Un film de marionnettes de Marvin Gaye Chetwynd

A bord d’une station spatiale, les scientifiques du Cnes observent la Terre en vision verticale. Un jour, un mystérieux événement vient bouleverser leur quotidien : au cours de la nuit, une étonnante construction est apparue à la surface de la planète bleue. Profitant de leurs premiers jours de congés, ils décident de partir l’explorer.

L’Observatoire de L‘Espace a mis à disposition de Marvin Gaye Chetwynd sa « spatiosphère » : un dispositif interactif qui propose un ensemble de courts métrages offrant un regard croisé sur les connaissances issues de l’Espace et des activités spatiales avec les différentes interrogations suscitées par l’évolution de notre société. Ces situations et ces questionnements sont retranscrits dans l’univers fantastique et poétique de Marvin Gaye Chetwynd.

Sonographie
Une improvisation musicale de Laborintus. Avec Hélène Breschand, Sylvain Kassap, Franck Masquelier, Anaïs Moreau et César Carcopino.

« Kandinski et Paul Klee ont, en leur temps, tenté de répertorier les équivalences entre signes visuels et sonores. Le Bauhaus, les expérimentations dadaïstes et futuristes, puis à partir des années 50 les travaux de compositeurs tels que John Cage, Earle Brown, Cornelius Cardew ou Morton Feldman ont prolongé ces prémisses, interpellant les interprètes, leur demandant réflexion et engagement. Aujourd’hui, nous relisons certaines de ces oeuvres qui ont en commun une prise en charge par l’interprète d’une partie de la composition dans une interactivité parfois proche de l’improvisation. »
Laborintus, au sujet du principe des sonographies

Pour cette Sonographie, trois pièces, toutes liées à l’espace, ont été enchaînées, formant au final un tout. La première, Serenata per un satellite, a été composée en 1969 par Bruno Maderna ; son titre parle de lui-même. Venait ensuite Le voyage de la larme, de la compositrice Tona Scherchen, dont la partition indique que la partie voix soliste doit être jouée en tenue de cosmonaute. L’ensemble s’est fini sur une adaptation française du morceau de Sting joué par le groupe Police, Walking on the moon... un autre titre évocateur !


Dimanche 23 mars