Visuel Sidération 2014

Festival Sidération 2014, Obsessions et fascinations


Vendredi 21 mars

Toute pensée vole
Une lecture performée d’Eric Pessan, accompagné de la comédienne Marion Bottollier.

« Avant le vol, j’avais écrit un texte sur les sensations que j’aurais, en me basant sur les documentaires et films que j’ai pu voir. Je voulais décrire l’impesanteur avant de l’avoir vécue, frotter l’imagination au réel. Revenaient les mots ivresse, vertige et douceur. Et je me demandais comment injecter de la légèreté dans mes mots, comment les gonfler à l’hélium pour les faire danser mollement au-dessus de nos têtes, artificiellement libérés de la pesanteur, condamnés dès l’envol à retomber au sol, à perdre leur légèreté, à chuter. »
Eric Pessan, « Chronique en apesanteur », Le Matricule des Anges, 05/10/2013.

Eric Pessan a participé à un vol en impesanteur à bord de l’Airbus Zéro-G, dans le cadre des résidences « Des écrivains en impesanteur » organisées par l’Observatoire de l’Espace. A partir de cette expérience, il a écrit un texte pour la revue Espace(s), qu’il a mis en scène pour Sidération, avec la comédienne Marion Bottollier.


Toute pensée vole



L’espace, lieu de pouvoir
Un récit scientifique d’Isabelle Sourbès-Verger.

Une guerre civile galactique a éclaté entre les gouvernements, les géants de l’industrie et les pirates de l’Espace. Chacun tente de gagner sa vie dans le cosmos, notamment par la contrebande, mais les entreprises en situation de monopole ont déjà devancé tout le monde… Cet extrait d’un film allemand des années 1970 a été le point de départ d’une réflexion d’Isabelle Sourbès-Verger sur les questions de souveraineté qui s’exercent dans l’Espace et les enjeux militaires, économiques et politiques qui y sont associés.


L'espace lieu de pouvoir



Les délibérations d’Espace(s)
Une délibération littéraire orchestrée par David Christoffel, avec l’autrice Hélène Frappat, puis avec le magicien Raphaël Navarro.

« Le texte qui a été débattu contient un certain nombre de propositions. Si l’auteur était venu nous raconter l’histoire de son texte, il n’est pas sûr que ces propositions s’en seraient trouvées plus avancées. Par conséquent, au lieu de s’inquiéter d’affaires d’avancement, nous avons préféré délibérer des propositions elles-mêmes. Il est toutefois entendu que les membres de la séance ont dû s’entendre sur la teneur exacte et plus ou moins admissible des propositions contenues dans le texte de l’auteur. Car au bout d’un moment, il a bien fallu prendre une décision. C’est pourquoi il a été assez vite question de chercher des points décisifs dans tout ce que nous avons pu échanger avec les porteurs de propositions. »
David Christoffel


Délibérations d'Espace(e)

Délibérations d'Espace(e)



Je n’ai qu’un toit du ciel vous aurez de la place
Une expérience radiophonique avec le collectif kom.post. Avec Laurie Bellanca, Caroline Masini, Céline Pévrier et avec la participation de Camille Louis.

Maintenant, il n’y a plus de centre, chacun doit se positionner face à ça. Du mythe d’Icare à une « télé novela » spatiale : Youri, Valentina, Neil et la chienne Laïka nous ont invités à énoncer, formuler et adresser sur les ondes ce que nous avons vu, voyons et sommes encore prêts à croire.

Une expérience radiophonique où voix actuelles, archives, documents et fictions sont venus raconter et questionner notre rapport obstiné au spatial. Partant du constat que l’espace constitue un élément de « fascinations et d’obsessions », kom.post a proposé aux visiteurs d’incarner la formule en occupant un lieu, un bureau, une chambre, une capsule au sein de laquelle il est encore possible de s’enchanter mutuellement, de se fasciner collectivement pour ce qui constitue ici et au-delà « notre espace ».

Comment l’espace commun se constitue-t-il : celui qui se compose entre nous, celui qui nous dépasse toujours ? Dans un savant et savoureux mélange de données physiques concrètes et de lignes intensives, fluctuantes et flottantes de nos rêves à nos désirs d’espace, on a pu s’immerger dans les paroles collectées de praticiens, de poètes ou d’ingénieurs. Une invitation à s’emparer de la notion d’ « espace » en transgressant les barrières du fantasme et de la science-fiction au profit d’un savoir fantastique de ce qui fait et rend possible « notre espace ».

cargocollective.com/jenaiquuntoitduciel


Toit du ciel

Fais-moi ton Zéro-G
Un récit scientifique de Carole Thibaut

« J’ai toujours rêvé de voir la Terre vue depuis l’espace mais ma vie actuelle est à l’opposé de ce rêve. Ce jeu concours me permettra au moins de découvrir les sensations de l’impesanteur et voir aussi des tests de tous genres sur moi !!! »
davidrachel, candidate pour un vol en impesanteur.

« J’ai la trouille en avion mais pour une telle expérience être entouré de scientifiques doit sûrement rassurer et une telle expérience ne peut être qu’inoubliable flirter avec 0-G cela doit être sensationnel »
jakk, candidat pour un vol en impesanteur.

Carole Thibaut a revisité les lettres de candidature reçues pour un concours qui permettait de gagner un vol en impesanteur à bord de l’Airbus Zéro-G ; une manière de décrypter l’envie de voler et la fascination qu’exerce l’espace sur chacun d’entre nous.


Airbus Zero-G



J’ai volé une pierre de la Lune au musée de la NASA
Une lecture de Stéphane Olry mise en musique par Didier Petit.

« J’ai volé une pierre de la Lune
Au musée de la Nasa
La pierre posée sur la table de la cuisine
Se délite entre mes doigts

Extrait du texte de Stéphane Olry »

« J’ai débuté la musique par le violoncelle l’année même où l’homme a posé le premier pas sur la Lune. J’avais sept ans. Pourtant, je me souviens encore de ces deux émotions et depuis lors, le son et l’espace sont intrinsèquement liés dans ma vision du monde. […] Comme beaucoup d’enfants de ma génération, j’ai fortement désiré être un cosmonaute. Aujourd’hui, je le deviens à travers le son des mots et c’est bien eux qui m’envoient dans l’espace. »
Didier Petit, au sujet de son rapport à l’espace, dans Espace(s) n°4.




Le cosmos nous fait rêver
Une performance scénique de Véronique Binst et Gwénaëlle La Rosa.

« Le cosmos nous fait rêver est une invitation à voyager, à quitter la Terre l’espace d’un instant. C’est un voyage à travers des univers parallèles, oscillant sans cesse entre le ciel et la Terre. C’est l’envie de créer en papier, en carton, en pâte à modeler, des rêves éveillés qui se mélangent et s’interpénètrent. Du chaos à l’enfance, de l’intérieur à l’extérieur, du stable à l’instable, du macrocosme au microcosme, de la lumière du soleil à la face cachée de la Lune. Ce petit vaisseau n’est qu’une porte ouverte à… »
Véronique Binst et Gwénnaëlle La Rosa

Véronique Binst et Gwénnaëlle La Rosa ont créé ce spectacle à la Fabrique de Théâtre, pour l’Observatoire de l’Espace, suite à un appel à projets lancé autour de Cosmothropos. Cosmothropos est un inventaire participatif des « traces de l’espace » repérées dans le paysage. Il a reçu plus de mille contributions, sous la forme de photographies géolocalisées. Grâce à cela, l’Observatoire de l’Espace a pu établir une géographie de l’imaginaire collectif lié à l’espace.

Gwénnaëlle La Rosa et Véronique Binst ont utilisé ces témoignages iconographiques pour construire leur théâtre d’objets. Elles l’ont mis en scène pour Sidération avec l’aide et sous l’oeil avisé de Valérie Cordy.

Bleu Solo
Une improvisation musicale de Soizic Lebrat

« L’avant. Une quête de soi, du chant intérieur. En chemin vers le chant du dedans. Une première étape. Un album solo, Cinq esquisses bleu solo du dedans, paraît au Petit Label en 2009. Une seconde étape. Une rencontre : les variations du Monochrome bleu de Yan Breuleux, vidéaste québécois, font écho au vertige de la monophonie intérieure qui s’était exprimée dans l’avant-dernière pièce Fils tendus du dedans de l’album solo. Naît une esquisse de Bleu solo, présentée au Binary City Festival à San Francisco en 2010. L’en cours. La dimension visuelle et scénique devient constitutive de la pièce sonore. »
Soizic Lebrat, à propos de la genèse du spectacle Bleu Solo

Cette « dimension visuelle » consiste en la projection d’un monochrome bleu en perpétuelle transformation, à l’instar de la musique texturée qui se déploie comme une couleur recomposée. La matière sonore et visuelle est devenue à Sidération une évocation métaphorique de l’espace et des mouvements qu’il suscite dans l’imaginaire de l’artiste.



Samedi 22 mars
Dimanche 23 mars