Festival Sidération 2019, Le Congrès de Cosmicologie Spatiale
L’étude des discours sur l’Espace a été ici abordée selon un angle économique. L’exploration spatiale suscite aujourd’hui des initiatives privées, comme le montre le phénomène du New Space. L’Espace se transforme alors en un marché à conquérir. Les intervenants de cette séance plénière se sont donc attachés à montrer l’évolution des modèles économiques induits par la volonté de prendre en compte cette nouvelle donne.
Arnaud Saint-Martin, sociologue des sciences et des techniques, a présenté au public la sociogenèse de la libre entreprise américaine du New Space et son impact économique. Il est ainsi revenu sur les initiatives privées qui caractérisent ce mouvement, présentant une variété de projets portés par des leaders médiatiques engagés dans l’aventure spatiale, mus par le désir de démocratiser l’accès à l’Espace notamment pour le tourisme.
Charlotte Marquardt a mis en voix un texte d’Éric Arlix dans lequel le commercial d’une société d’assurances s’adresse à une assemblée de parents. Il leur propose de souscrire au pack AHMAZAD, destiné à protéger leurs enfants lors de voyages dans des ZAD à travers la galaxie.
Carlo Brandt a interprété le plaidoyer de Maxim Alexeievitch Pechko, personnage imaginé par Bernard Chambaz dans son texte sur les nouvelles formes d’économie.
Les discours scientifiques sont un champ d’étude incontournable lorsque l’on parle d’Espace. Chercheurs, artistes et auteurs de cette séance plénière ont tenté de lever le voile sur l’identité d’une catégorie d’orateur, qui sans pour autant être experts, énoncent des discours scientifiques qui apportent un éclairage supplémentaire sur l’Espace.
Le philosophe Elie During a imaginé une information méconnue de l’histoire spatiale : la lettre retrouvée de l’ingénieur et philosophe Arkady Gorodine adressée à Youri Gagarine et l’influence de sa recherche sur les études antigravitationnelles, pour développer une réflexion sur la condition orbitale.
Carlo Brandt a interprété Michelle Ardan, avatar de Jules Verne issu d’un texte de Dominique Paquet. Ce personnage invite les lycéens à assumer le gribouillis comme mode d’appréhension du réel et déclencheur de la créativité, en particulier dans un environnement tel l’impesanteur.
L’artiste Johan Decaix a partagé avec le public ses projets d’exploration personnel de l’Espace, de ses tentatives d’ascensions sous ballon, à ses improbables découvertes sur la Lune.
Le comédien Carlo Brandt, le percussionniste Philippe Foch, le violoncelliste Didier Petit et la chanteuse Claudia Solal ont revisité en voix et en musique le discours de Nicolas Sarkozy à Kourou, au Centre Spatial Guyanais, en février 2008. Ce discours, qui délivre une certaine vision de l’Espace, embrasse largement de devenir des activités spatiales françaises.
Parmi les discours politiques sur l’Espace, nombre d’entre eux ont eu un impact fort, voire immédiat sur la réalité. Parfois même emblématiques d’une période de l’histoire du spatial, ils sont générateurs d’une impulsion, fondateurs d’un mouvement. Les intervenants de cette séance plénière ont alors abordé trois discours politiques sur l’Espace, énoncés par des locuteurs aux profils différents, établissant ainsi une forme de typologie de ces discours en fonction de leurs objectifs et ambitions.
Catherine Radkta, historienne des sciences, a donné son interprétation des archives parlementaires de l’Assemblée Nationale et du Sénat qu’elle a pu étudier. Elle a ainsi montré la manière dont le discours public fait écho à l’histoire spatiale et comment l’Espace devient un outil de positionnement politique.
Raphaël Gouisset, performeur et metteur en scène, a enseigné à l’assemblée du Congrès l’art de l’allocution spatiale pour pouvoir toucher les êtres du cosmos en plein cœur. Cette intervention s’inscrit dans le cadre d’une recherche menée par l’artiste pendant sa résidence hors les murs à l’Observatoire de l’Espace.
Charlotte Marquardt s’est emparée du personnage du souverain fou décrit dans le texte d’Hervé Péjaudier, haranguant le peuple sur leurs vaines tentatives pour atteindre le ciel avant de leur suggérer une piste nouvelle à travers les gribouillis.
Le conteur Ze Jam Afane s’est livré à l’exercice du discours, s’interrogeant sur le rêve d’Espace de la jeunesse africaine et par extension celui de l’humanité toute entière. Il a ainsi entrainé le public dans son raisonnement, affirmant que l’Espace est à chercher sur Terre.