Nathalie Blanc, poète et géographe, propose, pour définir le profil du candidat idéal au voyage spatial, de faire un détour par le sol, voire le sous-sol : cafards et vers de terre ou créatures pesantes comme les vaches, par exemple, se distinguent par leur discrétion et leur adaptabilité, loin du glamour des héros des programmes spatiaux. Elle parcourt avec David Christoffel différentes échelles du vivant et démontre la nécessaire prise de conscience de la part « coloniale » de notre perception du sensible chez les autres espèces, érigeant au passage la fragilité en aptitude et l’usage de notre espace intérieur en rempart à la mélancolie de la vie dans l’Espace.