En octobre 1970, deux ans après le début de l’installation du CNES à Toulouse, une grève éclate parmi les ingénieurs et techniciens du centre spatial de Brétigny-sur-Orge. Les revendications des grévistes sont avant tout salariales, et s’appuient sur la non-application d'un accord conclu en avril 1969 entre la direction du CNES et les syndicats, dans lequel ces derniers avaient demandé un accroissement global de la masse salariale de 12 % pour l'année 1970. Ainsi, si la question du transfert est présente en toile de fond, puisque les deux cent cinquante employés qui se sont mis en grève réclament une prime uniforme de décentralisation, le principal argument avancé est le fait que les ingénieurs et techniciens du CNES sont, dans leur ensemble, moins payés que les personnels occupant des postes analogues dans l'industrie aérospatiale. Au cours des négociations avec la direction du CNES pour tenter de mettre fin à cet arrêt de travail, les organisations syndicales obtiennent notamment une audience au cabinet du ministre du Développement industriel et de la Recherche scientifique de l’époque, François-Xavier Ortoli
Engagés depuis bientôt un an dans un travail de recherche artistique et culturelle sur l’implantation d’infrastructures spatiales en région toulousaine, l’artiste Benoît Géhanne, l’auteur Éric Pessan et la géographe Isabelle Sourbès-Verger ont eu accès à des pièces d’archives traitant de ce mouvement social. Ce nouveau cahier de recherche contribue à façonner un récit à hauteur d’homme des grands projets engagés dans le cadre de la décentralisation et de l’investissement de l’État français dans l’industrie aérospatiale.
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consacré à la décentralisation de certaines activités du Cnes.