Hélène Crombet et Vincent Battesti, nouveaux résidents

 

Hélène Crombet et Vincent Battesti, les nouveaux résidents en impesanteur

La commission de sélection pour la résidence en impesanteur s’est réunie le 16 avril 2019. Elle a désigné les deux prochains résidents qui feront l’expérience de la microgravité à bord de l’Airbus ZERO-G : Hélène Crombet qui volera en octobre 2019 et Vincent Battesti qui volera en avril 2020.
Hélène Crombet, docteure en Sciences de l’Information et de la Communication, volera en octobre 2019, pour nourrir son projet : Une expérience d’oscillation radicale à bord de l’Airbus ZERO-G : l’ilinx en impesanteur ? Elle fonde sa recherche en particulier sur la notion d’ilinx telle qu’elle a été développée par Roger Caillois, en vue de décrire une expérience susceptible de faire vaciller les frontières liminaires de l’identité du sujet. À bord de l’Airbus A310 ZERO-G, elle confrontera « cette notion d’ilinx à l’expérience de l’impesanteur à même de traduire une épreuve vertigineuse qui désarrime le sujet de la gravité habituelle. Désancré, il serait effectivement confronté à un phénomène de déstabilisation de ses repères en subissant une chute brutale et frontale à travers un espace qui dérange sa constitution même ». Hélène Crombet, pourra éprouver ici son hypothèse suivant laquelle « cette expérience de l’impesanteur mettrait à l’épreuve les repères corporels du sujet confronté à l’ilinx, en voyant chavirer ses frontières corporelles ». Le récit de cette expérience viendra étayer sa recherche autour d’expériences d’« oscillation identitaire », qui seront au cœur d’un ouvrage scientifique en préparation.

Vincent Battesti,chercheur en anthropologie au CNRS, en poste au Musée de l’Homme, suivra deux campagnes de vol parabolique, la première depuis le sol pour conduire une recherche préalable sur « le terrain », la seconde, en avril 2020, à bord de l’avion. Pour ce projet, il s'appuie sur deux aspects de sa recherche antérieure, d’une part les milieux écologiquement contraints pour l’humanité tels les déserts, et d’autre part son expérience d’une anthropologie des perceptions sensorielles. Dans une approche qu’il nomme « anthropologie extraterrestre », il étudiera le comportement de l’homme face à l’impesanteur par le prisme de la communauté scientifique qui utilise l’Airbus. Une première étape de recherche consistera à rencontrer et observer au sol les scientifiques dans le contexte d’une campagne de vol. Dans un deuxième temps, afin de poursuivre l’étude de cette communauté scientifique particulière, dans une démarche typique d’« observation participante » chère aux ethnographes, il expérimentera personnellement la microgravité, avec son corps et son propre « équipement sensoriel », « l’indispensable et seul moyen d’acquérir de l’information sur notre environnement et d’interagir avec lui ».