Fabienne Yvert s’intéresse à l’Espace à travers son actualité, dont elle extrait les données brutes pour en faire la matière de ses textes. Adoptant une approche objectiviste du fait spatial, elle se focalise plus particulièrement sur les acteurs non humains de l’Espace – sondes, satellites et robots d’exploration – et tente de dépouiller son écriture d’affects anthropomorphiques. À la suite de premiers travaux publiés dans le journal
Avant-Poste, l’autrice s’est engagée dans un projet au long cours, intitulé
Allô, Polo. Cet ouvrage, qui paraitra aux éditions du Tripode, tissera un certain imaginaire de l’Espace, commun à toutes et tous, à la donnée scientifique et à l’événement spatial. Elle bénéficie pour ce projet du soutien de la Région Île-de-France et de son programme de résidence d’écrivains.
Fabienne Yvert partagera ses recherches littéraires dans la revue en ligne
remue.net tout au long des 10 mois de sa résidence. Elle animera également des ateliers d’écriture auprès de l’association Espoir 18 – LAI (Paris) pour aborder l’aventure spatiale avec un public tenu éloigné de ce qui est, selon elle, à la fois un enjeu scientifique, politique et poétique. Artiste, poète, typographe, éditrice, Fabienne Yvert affirme : « Voilà mon champ de bataille : ce qui reste après que "les grands" soient passés. Le rebut palpitant, les restes du vivant, le soi-disant insignifiant ; les objets, paroles, situations, matériaux de tout le monde, donnés à tous, auxquels on ne prête pas attention, qu’on passe aux oubliettes. » Elle a notamment publié
Quand on nait dans les choux (Un thé chez les fous, 2019),
Paysages textuels (1) et (2), avec Xavier Pinon (éditions des Petits Livres, 2021),
Pourquoi l'horizon ne suit pas la barre tordue du balcon (Le Tripode, 2022) et exposé son travail plastique dans
Le ciel commence à hauteur des semelles (Tulle, artiste en résidence (2018-2020) avec Peuple et Culture, Corrèze).
Cette résidence d’écriture est une action financée par la Région Île-de-France.