Élise Parré en résidence de création en impesanteur
Publié le 25/07/2025
Prenant pour point de départ le premier dessin réalisé dans l’Espace par le cosmonaute Alexeï Léonov, Élise Parré conçoit un dispositif qui permet de saisir l’état singulier dans lequel se trouve la technique du dessin en impesanteur.
L’aventure spatiale, en particulier les vols habités, ont produit de nombreux fétiches et images marquantes. Parmi ces objets, se trouve le dessin d’un soleil couchant ou levant d’Alexeï Léonov, premier cosmonaute à réaliser en 1965 une sortie extra-véhiculaire dans l’Espace. À partir de cette image, Élise Parré construit une réflexion sur le dessin en impesanteur. En reproduisant et filmant l’outil inventé par Léonov pour faciliter la réalisation de ce dessin – un ensemble de crayons attachés par des ficelles –, l’artiste prend le parti du dispositif technique pour mettre à distance le geste artistique du cosmonaute. Elle cherche ainsi à contextualiser cet événement, discret contrepoint au récit héroïque de l’aventure spatiale ; une manière de contribuer à une histoire de la transformation de la création artistique par le milieu spatial.
Élise Parré s’intéresse aux déplacements physiques, symboliques, politiques et imaginaires d’un territoire à un autre, elle interroge nos modes de représentations et nos apprentissages. Sa pratique conjugue un travail d’imprégnation des terrains qu’elle parcourt ou dans lesquels elle a vécu, des recherches archivistiques et des mises en écho avec notre mémoire collective, nos images mentales et nos modalités de transmission. Ses installations, films, écritures et dessins-collages sont régulièrement montrés dans des publications et des expositions comme le projet Delta Total au Palais de Tokyo en 2016, l’exposition Les incertitudes de l’Espace aux Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse en 2022 ou l’exposition Collision à Migennes en 2021. Elle a été membre du premier Groupe de recherches artistiques et culturelles sur l’Espace institué par l’Observatoire de l’Espace en 2019 qui a donné lieu à l’ouvrage La base spatiale d’Hammaguir et à l’exposition Dissipation au Cnes à Paris la même année. Elle enseigne à l’École Supérieure d’Art et Design Le Havre-Rouen où elle a cofondé le master de création littéraire en 2012.