Visuel Sidération 2015

Festival Sidération 2015, rêves, révoltes et révolutions


jeudi 19 mars
Vendredi 20 mars
Samedi 21 mars

Le vent reconnaîtra la pointure de mes pieds
Une performance scénique mise en scène par Florent Trochel

La performance présentée par Florent Trochel plongeait trois silhouettes d’astronautes dans le faisceau d’une image incertaine. Entre la lenteur des corps et le fourmillement de la lumière, l’atmosphère s’est allégée pour créer une sensation d’apesanteur et convoquer l’imaginaire des premiers pas sur la Lune.

Petites rêveries
Une performance jonglée de la Compagnie Manie

Dans cette performance de cirque contemporain, trois jongleurs et un musicien beat-boxeur ont embarqué le public de Sidération dans un spectacle poétique qui laissait parler l’imagination. Les chapeaux volaient, les tubes métalliques dansaient et les balles roulaient puis dessinaient des arabesques dans le ciel. Les personnages sur scène ont repoussé les limites de l’être humain raisonnable, transformant la scène en étrange laboratoire. Par la grâce de l’équilibre et de l’objet volant, la Compagnie Manie s’est jouée un instant de la gravité.

Volia Panic
Une performance scénique d’Alexis Forestier et Itto Mehdaoui

La performance créée par Alexis Forestier et Itto Mehdaoui est inspirée du « cosmisme russe », un mouvement mystique du début du XXe siècle qui a fortement influencé les pionniers de l’âge spatial tels Constantin Tsiolkovski.

Sur le plateau, les deux acteurs nous ont replongé dans la Russie des années 1920, notamment à travers une interprétation du texte de Gérard Conio, Le cosmisme russe, qui décrit le rapport à l’espace dans la langue russe : « Il faut associer le mot volia au mot qui en russe désigne précisément l’espace […] L’utopie cosmique n’est pas seulement issue d’un rêve d’ailleurs, elle émane des strates profondes de la culture populaire et vient réconcilier les deux aspirations opposées qui depuis toujours se partagent l’âme russe entre l’attachement au lieu d’origine et l’expansion dans l’espace. ». Puis, les deux acteurs ont incarné le cheminement qui a conduit les russes à envoyer les premières fusées dans l’Espace, traduction de cette pensée utopique en actes. Au fur et à mesure du spectacle, une construction évoquant une fusée primitive a pris forme sur scène grâce au jeu des acteurs.

Volia Panic



L’Intrus-Mental
Une performance musicale de D’ de Kabal et Franco Mannara

À travers L'Intrus-Mental, Franco Mannara et D' de Kabal, duo vocal qui puise son inspiration dans les musiques électroniques et dans ce que l'urbanisme offre de plus éclectique, nous ont dévoilé le premier chapitre de leurs incursions dans les musiques improvisées. Ils se sont emparés du texte Soviet Suprême, de Philippe Mangano, publié dans la revue Espace(s) 11 pour créer des sonorités d'un type nouveau.

« En aéronautique, les premières secondes peuvent être fatales. Mais à quoi bon ne pas se risquer à vivre heureux et libéré des injonctions, de l’ordre imposé. Je croupis, j’angoisse, à lécher la terre de mes pieds lourds et obligés. À quoi bon cet espace vide, si ce n’est pour y évoluer. Je stagne ici, je reste perclus. Personne m’entend mais je sais pourtant qu’on ne peut rêver au-delà de ce que nous avons perçu. » Philippe Mangano, Soviet Suprême.

Soviet Suprême



Le Caravansérail de l’Espace
Une performance musicale de D’ de Kabal et Franco Mannara

Sidération a inauguré cette année le Caravansérail de l’Espace, un lieu à la croisée des arts et des sciences, ouvert à tous les champs de la création. Le collectif kom.post, artiste associé du Caravansérail de l’Espace a invité le public à participer à une expérience radiophonique le temps d’un week-end dans ce lieu original.

On a pu croiser des acteurs du monde spatial méditant à haute voix sur l’aventure du XXe siècle, des auteurs de la revue Espace(s) redoublant d’invention littéraire ou encore des historiens réactivant la mémoire collective d’événements qui ont changé notre approche du monde.

caravanserail 1

Transformant le Caravansérail de l’Espace en un lieu d’habitation ouvert, un temps de partage et d’échange, kom.post a offert une proposition artistique vivante ponctuée de diffusion de films, de créations sonores, de récits scientifiques, ou encore de lectures de textes historiques ou littéraires. De surprises en rencontres, le Caravansérail a ainsi fait apparaître les germes d’une invention collective et a dévoilé l’incroyable et le familier de l’Espace.

caravanserail 2

Intervenants :
Didier Vassaux, ingénieur au CNES
Ségolène Guignard, doctorant en philosophie
Boris Crack, auteur
Silvia Casalino, ingénieure au CNES
Rémi Sussan, journaliste
Catherine Radtka, historienne des sciences
Dominique Delcourt, physicien des plasmas
Frédéric Danos, auteur
Philippe Malone, auteur
Philippe Baudouin, philosophe et réalisateur radio
Damien Macdonald, écrivain et artiste
Hervé Moulin, historien
Christophe Kihm, critique d’art
Francis Rocard, astrophysicien
Gwenola Wagon, artiste
Jean-Louis Fellous, physicien de l’atmosphère
Denys Riout, historien de l’art
Elsa De Smet, doctorante en histoire de l’art

Focus

Post humanisme, mutation et univers

SAMEDI
Comment les révolutions scientifiques spatiales nous transforment-elles dans nos vies et nos imaginaires ?

caravanserail 3
Dialogue entre Silvia Casalino, ingénieure au CNES et réalisatrice et Rémi Sussan, écrivain





« Heidegger, Gagarine et nous »

DIMANCHE
Extrait de Heidegger, Gagarine et nous, Levinas (1976)

« La technique nous arrache au monde heideggerien et aux superstitions du Lieu. Dès lors une chance apparaît : apercevoir les hommes en dehors de la situation où ils sont campés, laisser luire le visage humain dans sa nudité. Socrate préférait à la campagne et aux arbres la ville où l’on rencontre les hommes. Le judaïsme est frère du message socratique.

Ce qui est admirable dans l’exploit de Gagarine, ce n’est certes pas son magnifique numéro de Luna-Park qui impressionne les foules ; ce n’est pas la performance sportive accomplie en allant plus loin que les autres, en battant tous les records de hauteur et de vitesse. Ce qui compte davantage, c’est l’ouverture probable sur de nouvelles connaissances et de nouvelles possibilités techniques, c’est le courage et les vertus personnelles de Gagarine, c’est la science qui a rendu possible l’exploit et tout ce que, à son tour, cela suppose d’esprit d’abnégation et de sacrifice. Mais ce qui compte peut-être par-dessus tout, c’est d’avoir quitté le Lieu. Pour une heure, un homme a existé en dehors de tout horizon – tout était ciel autour de lui, ou plus exactement, tout était espace géométrique. Un homme existait dans l’absolu de l’espace homogène. »


caravanserail 4
Conversations avec Philippe Baudouin, philosophe et réalisateur radio, Damien Macdonald,
écrivain et dessinateur et Hervé Moulin, historien



Dimanche 22 mars